MON AVIS DE CONSEILLER EN NATUROPATHIE SUR LE CONTROVERSÉ MÉDICAL MEDIUM
Anthony William Coviello est un médium autoproclamé qui offre des conseils en phytothérapie et une explication alternative aux pathologies modernes, en se basant sur une communication présumée avec un Esprit.
Il est l’auteur de nombreux livres, dont le fameux « Médical Medium », dans lequel il affirme mordicus que la maladie de Lyme ne serait pas causée par une infection bactérienne mais par une infection virale, et plus particulièrement par une réactivation du virus EBV et du virus responsable du zona.
En tant que conseiller en naturopathie spécialisé dans l’accompagnement des personnes atteintes de borréliose de lyme, et au regard de mon passé de malade et de toutes mes années de recherches sur le terrain et dans la littérature spécialisée, il m’est apparu intéressant de donner mon avis. Je ne cherche pas à déclencher un débat passionné sur le sujet, mais simplement à replacer les choses dans leur contexte, de manière factuelle et argumentée, et ce dans le but de protéger les lecteurs de toutes dérives nées de la lecture de ce livre.
Reprenons point par point les affirmations du Medical Medium (ici mises en gras) pour les analyser une à une d’un point de vue professionnel et objectif.
« La maladie de lyme n’est pas bactérienne » : C’est faux. La maladie de Lyme est une maladie infectieuse bactériologique, causée par des bactéries de la famille des Borrelia, elle-même faisant partie de la famille des spirochètes. Il existe de très nombreuses espèces de Borrelia, plus ou moins spécifiques de certaines régions du globe. Certaines de ces espèces ont été trouvées dans des analyses de sang humain, prouvant ainsi qu'elles peuvent être transmises à l'homme. Ces espèces sont des pathogènes avérés pour l'Homme.
Si l’on remonte un peu, la maladie de Lyme a été officiellement reconnue en 1975, suite à une pandémie d'arthrite rhumatoïde juvénile (37 enfants et 12 adultes) dans la ville de Lyme au Connecticut. En 1982, c’est le biologiste américain d'origine suisse, William Burgdorfer, qui découvre que la responsable estune bactérie en forme de tire-bouchon ressemblant à l'agent pathogène de la syphilis, qu'on appellera Borrelia burgdoferi en hommage à son nom. La responsabilité de ce spirochète sera confirmée en 1983 en l'isolant dans le sang et la peau de victimes de la maladie de Lyme. On découvrira ensuite d'autres espèces de Borrelia, également hébergées par de nombreux oiseaux et des petits mammifères (souris, écureuils, musaraignes et autres petits vertébrés). Aujourd'hui, la bactérie a gagné en résistance et est devenue plus farouche. Plusieurs experts en génétique ont montré que le génome de la borrelie est passé de 27 gènes à 600 gènes.
D’ailleurs, d’un point de vue purement pragmatique, si la maladie de lyme était véritablement purement virale, comment expliquer les cas d’améliorations, voire de guérison en stade précoce, grâce à des traitements strictement antibactériens tels que les antibiotiques, les fréquences Rife anti-spirochètes, et les nosodes homéopathiques spécifiques à la borréliose ?
Borrelia Burgdoferi
« La maladie est d’origine virale » : Il est vrai que la borreliose comporte des similitudes dans son mode opératoire avec les virus. Mais elle n'est reste pas moins d'un point de vue scientifique un spirochète, et donc une bactérie.
La composante virale est souvent bel et bien présente, mais elle n’est qu’accessoire à l’infection bactérienne. On parle à ce titre de « co-infections virales ». Ces co-infections virales peuvent être :
transmises par les tiques : on parle alors de co-infections vectorielles à tiques tels que le virus powassan ou l’encéphalite virale à tiques ;
des infections virales dont nous sommes déjà porteurs et qui se réactivent en raison de l'immunosuppression provoquée par la bactérie, ce qui inclue les virus de l'herpès : le virus zoster complex, l'Epstein-Barr virus, le cytomégalovirus.
des infections virales dont nous sommes déjà porteurs et qui se développent de façon exponentielle en raison de l'immunosuppression provoquée par la bactérie (cf. rétrovirus).
« Les tiques sont inoffensives » : Cette affirmation est fausse et de surcroit extrêmement dangereuse. Les tiques sont porteuses de nombreux agents pathogènes. Et cela s’explique aisément lorsque l’on étudie le cycle de vie d’une tique. Avant de piquer l'humain, l’acarien a ancré sur la peau de mammifères (sauvages et d'élevage), d'oiseaux ou de reptiles, et s’est nourri de leur sang grâce à un rostre. Lorsque la tique prend pour otage un hôte humain et qu’elle enfonce son rostre dans sa peau, elle régurgite directement dans le système sanguin de ce dernier toutes les infections présentes dans son intestin (virus, bactéries, protozoaires et nématodes responsables des maladies vectorielles à tiques).
D’ailleurs, si les tiques étaient inoffensives, comment expliquer tous les témoignages de malades qui décrivent l’apparition soudaine de symptômes aigus (cf. paralysie du visage, douleurs migratoires et inexpliquées, brouillard cérébral, profonde fatigue) suite à une piqûre de tique dans une région endémique ?
Ou comment expliquer la dominance de l’apparition de tels symptômes dans certaines régions tempérées de l'hémisphère nord (cf. Strasbourg, Allemagne, Suisse, Belgique, Autriche, Pologne) où le taux de tiques est très élevé, et son absence dans les zones chaudes ou intertropicales de l’hémisphère Sud (Amérique du Sud, Afrique, Inde, Indonésie et Océanie) et dans les zones avec des climats polaires ou continentaux ? Tout simplement, car les tiques sont absentes de ces zones car elles n’aiment ni le climat intertropical, tropical et aride, ni le froid. A contrario, les conditions climatiques et écologiques de l’hémisphère Nord et le déplacement des tiques « adventives » transportées par des oiseaux migrateurs à partir des états endémiques du Sud-Est du Canada et du Nord Est des États-Unis (Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse, Vermont, New hampshire, Massachusets, Connecticut, Maie) vers l’Europe centrale sont autant de facteurs favorables à la multiplication des tiques contaminées, prouvant ainsi de manière plus qu’évidente le lien de causalité direct entre les symptômes et les zones infestées de tiques.
Je vous prie de prendre le temps de bien réfléchir à tout ceci, de vous documenter sérieusement et de garder un minimum de bon sens afin de prendre les précautions nécessaires lors de vos balades en forêt. Allez consulter votre médecin traitant en cas de morsure de tique, avec ou sans érythème migrant, et veillez à retirer la tique dans les règles de l’art pour éviter toute contamination.
Une propagande stricte du crudivorisme – végétalien : Antony William fait, tout au long de ses écrits, l’éloge de l’alimentation crudivore-végétalien, à base de fruits et de légumes crus. Je ne suis pas formellement opposé au régime crudivore mené sur le court terme. Ce régime peut aider certaines personnes à sortir de situations difficiles (il y a de nombreux témoignages sur le net), mais il devrait avoir pour but de pouvoir remanger varié et équilibré par la suite. De plus, il ne convient pas à tout le monde. Très peu de gens peuvent se le permettre pour plusieurs raisons combinées : financièrement, émotionnellement, de par leur environnement climatique souvent mal adapté, un terrain froid, un feu digestif frêle, des troubles digestifs en tout genre, une hyperperméabilité intestinale, etc… Je vois trop d’individus passés par cette tendance et souffrir d’aggravation de leurs symptômes, d’intestins poreux, de grosses allergies alimentaires, d’immunosuppression, d’un épuisement profond, ou d’une déminéralisation importante (atteintes des dents, des ongles, chute de cheveux). D’ailleurs de nombreux témoignages d’anciens crudivores ou de malades de lyme ayant tenté ce mode alimentaire dénoncent les ravages de ce type de régime sur leur santé. Tout régime strict qui peut apporter un bénéfice sur une courte durée, peut s'avérer nocif voire dangereux sur le long terme. Comme je le dis souvent, le problème n'est pas ce que l'on mange, mais la qualité de ce que l'on mange et la manière dont nous mangeons, dans le contexte de notre époque où nous subissons une pollution et des désordres environnementaux sans précédent. La solution est le retrait des aliments de mauvaise qualité, dénaturés, ainsi que l'art de manger en pleine conscience, de cuisiner sain et d'allier correctement les aliments entre eux pour éviter les mélanges fâcheux, et d'avoir un apport quotidien de glucides, lipides et protéines. Le tout en restant toujours modéré.
Des conseils en phytothérapie généraux et non personnalisés : Le livre "Medical Medium" est truffé de recommandations phyto-thérapeutiques générales, sans aucune considération de la situation personnelle du lecteur, et sans aucune mention des contre-indications possibles. Ce type de conseils hasardeux est non seulement simpliste et réducteur pour le vaste et complexe domaine de l’herbalisme, et dangereux pour le grand public. Une recommandation devrait toujours être ajustée à l’état de santé du consultant, aux co-infections en présence, aux carences propres, aux allergies et sensibilités, au terrain énergétique (froid, chaud, sec ou humide), aux réactions aux remèdes, aux problèmes de santé connexes et aux éventuels traitements médicamenteux pris en parallèle, aux niveaux de toxicité et d’inflammation, à l’ancienneté de l’infection, aux antécédents familiaux, au poids, à l’âge, etc. Les plantes ne sont pas des outils simples d’utilisation, ni anodin pour le profane. Chaque remède en phytologie a plusieurs propriétés qui différent selon l’espèce et la forme de la plante, des formes d'usage distinctes, des dosages à calculer et des contre-indications à respecter.
Le manque de considération des autres composantes des syndromes infectieux multi-systémiques : Il est vrai que la charge virale, les moisissures et l’intoxication aux métaux lourds font partie des nombreuses causes qui se cachent derrière l'explosion des maladies chroniques. Cependant, Anthony Williams semble minimiser, voire complètement passer sous silence la problématique des infestations parasitaires, des biofilms, des ondes électro magnétiques, des infections dentaires asymptomatiques, de la pollution de l’eau, des maladies vectorielles à tique, des rétrovirus et de la candidose chronique, des facettes en réalité toutes aussi importantes dans l’apparition et donc le traitement de tout syndrome infectieux multi systémique.
Certains diront :
"Alors comment expliquer que beaucoup de personnes améliorent leur santé en suivant les recommandations du livre ?" Car il est tout simplement évident que le retrait des aliments industriels, l'augmentation de la consommation de légumes et fruits, et l'insertion de diverses plantes antivirales (et qui pour certaines d'entre elles présentent par extensiont des propriétés antibactériennes, antifongiques et anti parasitaires) et détoxifiantes ne pourront qu'améliorer la santé de la majorité des cas.
"Alors comment expliquer la persistance de la maladie de lyme après un traitement antibiotique ?" la résistance bactérienne, les mutations de la borréliose (voir cette video), l'enkystement des bactéries (voir cette vidéo), les biofilms, les résidus laissés après la lyse des bactéries spirochètes qui peuvent continuer à être pathogènes, les co-infections non traitées, les réactions auto immunitaires en cascade, les déséquilibres hormonaux, les problèmes dentaires, les troubles digestifs, une intoxication aux métaux lourds, une intoxication aux pesticides et autres polluants, une intoxication aux moisissures, un trouble génétique etc sont autant de facteurs pouvant expliquer la persistance de la maladie. Toute maladie est le résultat d'un ensemble de facteurs internes et externes. Chaque cas est unique, et chaque personne devra, avec son thérapeute, reconstituer le puzzle de ses propres déséquilibres et facteurs aggravants. Considérer et traiter la charge virale est judicieux et important. En revanche, désigner l'EBV ou le virus de zona comme cause principale et commune à toutes les maladies (y compris le cancer) est un non sens.
CONCLUSION
Vous l’aurez compris, je ne partage pas la vision simpliste et peu nuancée de ce médium. Je pense que chaque lecteur devrait analyser les informations issues de ce livre avec beaucoup de recul et de discernement. Il est important de rester vigilant vis à vis des guérisseurs de tout ordre qui n’ont aucune idée de la réalité de la maladie de lyme et de sa complexité.
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Les informations issues du présent article ne constituent pas non plus une recommandation personnelle en naturopathie. Toute mise en application des informations citées dans cet article ne devra être faite qu’à la discrétion du lecteur et à ses propres risques. L’auteur décline formellement toute responsabilité, quelle qu'elle soit, dans les cas d’application de ces informations sans l'autorisation préalable d'un professionnel de santé ou du bien-être.
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